Ils tournent beaucoup et sélectionnent de mieux en mieux leurs films. Conséquence logique : on les voit de plus en plus souvent à l’affiche des festivals les plus prestigieux.
Ce sera encore le cas à la prochaine Mostra de Venise où Benoit Poelvoorde et Olivier Gourmet après s’être notamment croisés dans CowBoy et Rien à déclarer (photo d’ouverture) se retrouveront dans la Lagune.
Benoit sera à l’affiche de deux films, tous deux sélectionnés en compétition officielle On le verra d’abord dans La Rançon de la Gloire, le nouveau long métrage de l’excellent Xavier Beauvois (Des hommes et des dieux). Il y partage l’affiche avec Roschdy Zem et Chiara Mastroianni.
Le pitch est original et prometteur : à la fin des années 70 à Vevey, une petite ville au bord du lac Léman, Eddy Ricaart sort de prison. Il est accueilli par son ami Osman Bricha. Les deux hommes ont un marché : Osman héberge Eddy à la condition que ce dernier s’occupe de sa fille de sept ans, le temps que sa femme subisse des examens à l’hôpital. Mais le duo est sans le sous. Quand Eddy apprend le décès du comédien Charlie Chaplin, il décide de voler le cercueil et de demander une rançon à la famille
L’autre film de Benoît propose une tonalité plus romantique et dramatique puisqu’il s’agit de Trois Cœurs, le nouveau Benoit Jacquot. Avec également Chiara Mastoianni, mais aussi Charlotte Gainsbourg et Catherine Deneuve.
La bande-annonce a fait le buzz sur Cinevox avant qu’on apprenne via Scope Pictures qui coproduit le film en Belgique que le film serait retenu à Venise, info que nous avons bien sûr tenue secrète. Non, mais…
Benoit y incarne Marc qui rencontre Sylvie alors qu’il a raté le train pour retourner à Paris. Ils errent dans les rues jusqu’au matin, parlant de tout sauf d’eux-mêmes. Quand Marc prend le premier train, il donne à Sylvie un rendez-vous, à Paris, quelques jours après. Ils ne savent donc rien l’un de l’autre, et c’est bien plus qu’un jeu, c’est comme ça. Sylvie ira à ce rendez-vous, et Marc, par malheur, non. Il la cherchera et en trouvera une autre, Sophie, sans savoir qu’elle est la soeur de Sylvie. Marc et Sylvie se retrouveront, leur accord sans pareil n’aura pas disparu, c’est trop tard… Benoit versus Benoit en compétition.
A qui le Lion d’Or ? Mais gare ! La concurrence cette année est terrible avec les nouveaux longs d’Inarritu, d’Andrew Niccol ou le Pasolini d’Abel Ferrara coproduit en Belgique par Tarantula.
A l’affiche de Terre Battue, Olivier Gourmet aura, lui, les honneurs de la semaine de la critique. Le premier long métrage du Français Stéphane Demoustier très inspiré par les frères Dardenne est coproduit chez nous par Les films du Fleuve. Olivier y côtoie l’omniprésent Sam Louwyck, sans doute l’acteur belge de l’année, Valeria Bruni Tedeschi et… Xavier Beauvois, le réalisateur de la Rançon de la Glore, acteur pour l’occasion.
Histoire de boucler la boucle…
Olivier y incarne Jérôme, un quadra qui enchaîne les défaites. Licencié, il échoue de peu à créer la chaîne de magasins qu’il a imaginée et perd sa femme dans la tourmente. Dans le même temps, son fils Ugo (11 ans) confirme son talent de joueur de tennis et brille dans les tournois de la région. Témoin des échecs de son père, de leur cortège d’humiliations, Ugo ne veut pas renoncer à ses rêves de champion. Jeu, set et match ?
Compétition officielle
Birdman d’Alejandro González Inárritu (film d’ouverture)
The Cut de Fatih Akin
A Pigeon sat on a branch reflecting on existence de Roy Andersson
Pasolini d’Abel Ferrara
Trois Coeurs de Benoît Jacquot
99 Homes de Ramin Bahrani
La rançon de la gloire de Xavier Beauvois
Le dernier coup de marteau d’Alix Delaporte
Manglehorn de David Gordon Green
The Good Kill d’Andrew Niccol
Loin des hommes de David Oelhoffen
Il Giovane Favolose de Mario Martone
Anime Nere de Francesco Munzi
Hungry Hearts de Saverio Constanzo
The Postman’s White Nights d’Andrei Koncalvoskij
Fires on the Plain de Shinya Tsukamoto
The Look of Silence de Joshua Oppenheimer
Red Amnesia de Wang Xiaoshuai
Tales de Rakhshan Bani-Etemad
Sivas de Kaan Mujdeci
Semaine de la critique
Melbourne d’Ima Javidi (film d’ouverture, hors compétiton)
Villa Touma de Suha Arraf
Terre Battue de Stéphane Demoustier
Dap Canh Giua Không Trung de Diêp Hoang Nguyên
Dancing with Maria d’Ivan Gergolet
Zerrumpelt Herz de Timm Kröger
Nicije Dete de Vuk Rsumovic
Binguan de Xin Yukun
Arance e Martello de Diego Bianchi (film de clôture)