Le cinéma belge séduit l’Europe

Le programme MEDIA a été créé pour soutenir le développement et la distribution des films aussi bien dans des activités de formation, des festivals et des projets de promotion à travers l’Europe. Il est actif dans tous les États membres mais aussi dans d’autres pays hors-UE, comme la Suisse.

Il est géré conjointement par la Commission Européenne – Direction générale Communications Networks, Content & Technology (CONNECT) et par l’Agence Exécutive Éducation, Audiovisuel et Culture (EACEA, unité P8)

 

Le programme MEDIA vise surtout à renforcer la  compétitivité de l’industrie audiovisuelle européenne par une série d’actions incitatives portant sur la formation des professionnels, le développement des projets de production, la distribution des œuvres cinématographiques et des programmes audiovisuels, la promotion des œuvres cinématographiques et des programmes audiovisuels, le soutien aux festivals cinématographiques.

 

« Depuis l’origine (en 1991 !), les projets belges ont toujours bénéficié d’un soutien important de MEDIA », nous explique le très discret et efficace Thierry Leclercq,  responsable du Desk Europe Créative pour la Belgique francophone. « On parle grosso modo de 5 millions d’euros par an ces dernières années, en ce compris l’association Cartoon dont les activités bénéficient bien sûr à l’ensemble du secteur européen de l’animation.

Mais il a surtout longtemps été l’unique apport disponible en Belgique pour financer le développement de nos films, en complément des aides à l’écriture du CCA par exemple. Son volet Slate Funding, plus axé sur des catalogues de projets, a accompagné le développement nos principales sociétés de production (Versus, Artemis, Tarantula, Entre Chien et Loup…). De quoi permettre d’entrer en production avec des projets plus aboutis.

Et il ne faudrait pas négliger le soutien important de MEDIA à la distribution internationale de nos films comme cela a été récemment le cas pour The Broken Circle Breakdown, Tango Libre, Les rayures du zèbre (photo) et à présent Deux jours, une nuit qui bénéficie d’un apport de 662.800 euros pour une sortie dans 22 pays ! »

 

 

Cette année, c’est une vraie bonne nouvelle qui étonne autant qu’elle réjouit, la Belgique a crevé les plafonds en termes de sélection pour les aides au développement de MEDIA (programme Europe Créative) avec notamment un feu vert pour 6 projets de longs métrages en cours, mais aussi 7 documentaires et 4 animes… Auxquels s’ajoutent les projets en développement de 10 sociétés sélectionnées dans le cadre du slate funding.

L’apport MEDIA atteint ainsi les 2,25 millions d’euros.

 

« Parmi les films en préparation », précise Thierry Leclercq, « on peut épingler notamment Laissez bronzer les cadavres de Hélène Cattet et Bruno Forzani, une adaptation d’un polar de Jean-Patrick Manchette, No Fun de Martine Doyen, exploration des ressorts de l’humour au pays des Inuits, The Perfect Movie, une leçon de cinéma par l’absurde signée Marc-Henri Wajnberg, ou encore Noces, prochain long métrage de Stephan Streker…

Lorendana Bianconi prépare quant à elle un documentaire sur les émigrants italiens victimes du désastre de l’expérience coloniale de l’Italie fasciste dans les années 30, Outremer. Quant à Arnaud Demuynck, après Le parfum de la carotte (photo) il poursuit son travail autour du court d’animation avec Les contes de la chouette. »

 

 

 

Avec un taux de sélection de 61%, totalement inédit dans le programme (la moyenne est de 24%), et 27 projets sélectionnés, la Belgique a dépassé la France (13 projets) qui est généralement installée en tête du palmarès.

 

La performance n’est pas passée inaperçue: elle montre non seulement l’excellence de notre cinéma mais aussi l’efficacité des relais institutionnels qui permettent aux projets de se financer dans des conditions sinon idéales en tous cas les plus confortables possibles.

 

 » Il y avait manifestement une énorme attente chez nous par rapport à cette nouvelle mouture du programme », confirme Thierry. « Et ce d’autant plus qu’il a fallu attendre de longs mois pour son adoption définitive et le lancement de nouveaux appels à projets.

On savait également que ce serait très concurrentiel – 1069 projets déposés – et que les critères de sélection étaient resserrés. Les producteurs ont manifestement bien préparé leurs dossiers, ce qui dans le cas de MEDIA représente un travail conséquent sur le volet artistique mais aussi sur toute la stratégie de financement et de distribution afin de clairement positionner le projet sur le marché européen.

 

 

Nous bénéficions par ailleurs de critères favorables appliqués aux pays dits « à faible capacité de production », mais ceux-ci sont de plus en plus remis en cause par les grands pays et des états marginalisés à l’Est de l’Europe. Paradoxalement, le succès de notre tax shelter et de nos films en festivals à tendance, chez certains, à nous propulser dans une nouvelle catégorie dite des « champions des petits pays » aux côtés de l’Irlande et du Danemark.

Il faudra rester vigilant dans les cénacles européens et très bon dans la préparation de nos dossiers… »

 

 

Les performances belges enregistrées cette année au niveau européen sont assez stupéfiantes, mais naturellement, dans ce domaine comme dans tous les autres rien n’est jamais acquis. Reposez-vous sur vos lauriers et d’autres les cueilleront.
Une chose est certaine: nos projets séduisent et les relais des producteurs au niveau européen sont puissants et efficaces. Ça nous promet en tous cas de fort belles années 2015 et 2016 sur les écrans.

 

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