Le 6 juin prochain, Chantal Akerman aurait eu 70 ans. La Fondation Chantal Akerman et Cinematek commémorent son anniversaire.
Dès 10h le 6 juin et jusqu’au lendemain 17h, Cinematek partagera le court métrage Family Business en ligne sur Youtube, Facebook et Instagram. Dans cette comédie aux airs d’autoportrait ironique, la réalisatrice belge déploie une malice et un sens de l’humour qu’on lui a rarement vus. Tribulations burlesques façon Chaplin de la cinéaste à Los Angeles, à la recherche d’un riche oncle d’Amérique qui pourrait l’aider à produire ses films…
Notons également que son chef d’oeuvre Jeanne Dielman, 23, quai du Commerce, 1080 Bruxelles est toujours disponible sur diverses plateformes VOD: Avila Film, Cinema chez vous et Sooner.
CINEMATEK rendra aussi hommage à Chantal Akerman dans les pages de sa publication d’été. Vous pouvez d’ailleurs vous abonner à la revue sur le site, et soutenir ainsi Cinematek.
Voici un extrait de l’hommage rendu par Muriel Andrin:
« Choisir un film, un extrait, un thème spécifique pour rendre hommage au cinéma de Chantal Akerman, est un problème pratiquement insolvable. Les souvenirs – les plans et les séquences, réels ou reconstitués par ma mémoire, se mélangent et se bousculent comme des images-satellites, de nouvelles constellations personnelles. Ses films sont autant de jalons, précieux, presque inestimables dans la filmographie de mon esprit mais aussi dans mon parcours de vie. La rencontre et le chemin vécu (et qui se construit encore à chaque projection) ont été chaotiques, surprenants, bouleversants – du désarroi à la fascination, de l’inconfort à l’amour fou, une fois adulte, pour Jeanne Dielman, 23 Quai du commerce, 1080 Bruxelles (1975) dont j’ai vu et revu les 3H20 à CINEMATEK, frappée à chaque vision par le familier mais aussi l’étrangeté d’une œuvre qui continue à se révéler, inlassablement. Loin du compte-rendu biographique circonstancié ou de l’impossible analyse théorique (tant de choses ont déjà été dites, écrites), je fais donc le choix de l’esquisse, de l’évocation libre et subjective de ces films qui m’ont tant troublée, questionnée, émue, et qui ont transformé ma vision et ma conception des femmes, des réalisatrices, du cinéma. »