C’est avec une profonde tristesse que nous avons appris la disparition du comédien Gilles Remiche, qui avait remporté en février dernier le Magritte du Meilleur acteur dans un second rôle.
Agé à peine de 43 ans, le comédien a succombé à un cancer fulgurant. Nous adressons nos plus sincères condoléances à sa famille et ses proches. C’est tout le cinéma belge est en deuil, face à la perte d’une personnalité aimée, et qui avait eu l’audace payante de se réinventer.
Formé au cinéma à Londres, il avait débuté avec succès une carrière de réalisateur, tourné vers le cinéma documentaire. En 2005, il réalise au Congo Marchand de miracles, qui se penchait sur le poids des néo-églises, entre le pentecôtisme et les croyances traditionnelles congolaises, qui promettait guérison à leurs fidèles. En 2010, Congo toujours, il s’intéresse aux sapeurs dans Ghetto Millionnaire. En 2014, il scrute l’envers du décor du foot business dans Chance.
Mais au tournant des années 2010, il rêve d’un changement de carrière. Il se lance à corps perdu dans sa passion pour la comédie, suit des stages, des formations, accepte de petits rôles pour se faire la main sur les plateaux, avec humilité et persévérance.
On le voit alors en amusant baby-sitter dans Avec Thelma, court métrage d’Ann Sirot et Raphaël Balboni, Magritte du Meilleur court métrage de fiction en 2018. On le voit à nouveau en 2021 chez le duo dans Une vie démente, un premier rôle d’envergure, d’aide-soignant fantasque et bienveillant, qui lui vaut nomination et récompense. Un Magritte du Meilleur second rôle qui vient saluer sa belle performance, au diapason de celle des comédiens confirmés qui font le succès du film, Jo Deseure, Jean Le Peltier et Lucie Debay.
Il nous confiait à l’époque son plaisir et sa joie d’avoir reçu ce prix, qui venait aussi saluer cette si belle expérience de cinéma.
Une dernière prestation en forme d’apothéose, qui laisse rêver aux nombreux rôles qui auraient pu s’offrir à lui.