Le festival du film de Bruxelles qui se déroule désormais au début du mois de juin. Cetet année, ce sera du 6 au 14. On le sait : il est dédié au cinéma européen. De temps à autre, on y découvre donc en avant-première un film belge appelé à marquer les mois suivants.
Ce ne sera pas le cas cette année, mais le cinéma d’ici ne sera pourtant pas totalement oublié.
Il sera même décliné en trois axes: les soirées en plein air lui seront consacrées, une compétition de courts métrages lui est réservée et l’exposition très attendue de Rudy Lamboray autour des 50 Salopards du ciné noir-jaune-rouge sera accessible pendant toute la durée de la manifestation.
50 SALOPARDS
Comme le Festival, l’exposition s’ouvre le 6 juin. Radicale, différente, provocatrice, alléchante, elle réunit 50 acteurs : 25 francophones, 25 néerlandophones. Le casting est éblouissant et le résultat aussi. Au fil des mois, toutes les tronches de notre cinéma sont passées face à l’objectif de Rudy qui les a juste plantées devant un fond blanc. Clic-clac, merci. L’opération prend 28 secondes, avec pour seule consigne de proposer une moue qui glace les sangs. Le reste, c’est Rudy et un ordi, une postprod noir et blanc, contrastée, pour un panel unique qui se décline à la fois dans un livre et en très grand format (1m x 1m50) exposés à Flagey.
Au final, ils y sont (presque) tous : Benoit Poelvoorde, Jan Decleir, Oliver Gourmet, Wim Willaert, Bouli Lanners, Koen de Bouw, Jonathan Zaccaï, Filip Peeters, Jean-Luc Couchard, Jeroen Perceval, Serge Larivière, Charlie Dupont, Eric Godon, Erico Salamone, Jan Hammenecker…
Et ces salopards nous filent le frisson.
Le livre qui sort en octobre et devrait faire un carton pour les fêtes chez tous les cinéphiles du pays, sera disponible en exclusivité au Festival.
L’exposition « Les 50 salopards » s’offre un vernissage, ce 6 juin dans le cadre du Brussels Film Festival, à Flagey. Et se donne à voir pendant toute la durée du Brussels Film Festival, du 6 au 14 juin à Flagey également.
CINE A LA BELLE ÉTOILE
Les projections en plein air sont un classique du festival du film de Bruxelles.
Chaque soir, sur la place Sainte-Croix, quand s’installe l’obscurité (vers 22h30), un long métrage belge récent est proposé aux chalands et aux cinéphiles.
L’occasion de voir ou de revoir les longs métrages produits chez nous et passés parfois un peu trop vite sur les écrans. Et même si nous n’avons rien à voir avec cette programmation, voilà un panel que nous recommandons à 110%, constitué de films que nous avons aimés et défendus sur le site tout au long de ces derniers mois.
Les projections débutent vendredi 6 avec Une Place sur la Terre de Fabienne Godet, avec un Benoit Poelvoorde assez exceptionnel en photographe taiseux et amoureux. Un rôle intimiste qui lui a valu le Magritte du meilleur acteur 2014. Mérité.
Samedi, un des triomphes du cinéma flamand: Het Vonnis et ses 400.000 spectateurs, un thriller judiciaire qui pose aussi une question morale : une victime peut-elle se substituer à une justice qui ne fonctionne pas? Un rôle en or pour Koen De Bouw, l’autre star du cinéma flamand (Loft, Indringer, De Zaak Alzheimer, Dossier K…).
Photo de Rudy Lamboray – Magritte 2014
Dimanche, place à une coproduction minoritaire belge : Le temps de l’aventure avec Emmanuelle Devos et Gabriel Byrne (En analyse, Vikings…). Un film qui a permis à Laurent Capelluto de remporter cette année ce Magritte du meilleur second rôle qu’on pourrait lui octroyer presque tous les ans.
Lundi 9, Les Âmes de papier de Vincent Lannoo réunit Jonathan Zaccaï, Pierre Richard, Julie Gaillet et Stéphane Guillon. Un conte de Noël fantastique sur fond de love story qui aurait mérité bien mieux que le succès d’estime rencontré en Belgique. A voir sans hésitation.
Mardi 10, retour au cinéma flamand avec le tonique Brasserie Romantiek, où une dizaine de personnages réunis dans un restaurant le soir de la StValentin vont voir leur vie basculer les unes après les autres pour le meilleur et le pire. C’est drôle, grave, émouvant, léger, pétillant. Et très joliment orchestré.
Mercred11, place à la musique et au docu avec The Sound of Belgium, encore un film qui a été récompensé aux Magritte en 2014. Qu’est-ce qui fait danser le Belge ? Voilà pour la trame. Le réalisateur répond avec des cartes musicales perforées à la house, des fêtes allumées labellisées Popcorn à la new beat, en passant par les orgues, le miracle belge de la bakélite et du vinyle, s’impose une réalité : la Belgique musicale est un patchwork de sons qui, au final, compose une identité unique.
Coupe du monde obligé, on termine avec deux films sur le foot: jeudi 12, je suis supporter du Standard permettra de revivre les névroses footballistiques de Milou, alias Riton Liebman, scénariste, réalisateur et acteur de cette comédie douce-amère et sentimentale. Et aussi de revoir David Murgia déchaîné en ultra rouche qui parle aux vaches (fascinant). Un film encore plus drôle maintenant qu’on connaît l’issue de l’épisode 2013/2014 de la Jupiler League. Dur, dur d’être supporter du standard.
Vendredi 13, on termine par un petit bijou un peu plus ancien, coproduction minoritaire réalisée par Ken Loach soutenu pour l’occasion par les frères Dardenne et leurs Films du Fleuve. Looking for Eric parle d’Eric Cantona dans un film avec Eric Cantona. Ou quand le foot aide à l’émancipation personnelle. Un peu le contraire du film précédent. C’est décidément plus amusant d’être un fan des rouges d’United que de ceux de Liège.
COURTS TOUJOURS
La compétition des courts métrages aura lieu jeu 12 à partir de 17 heures avec une jolie sélection de productions belges où on retrouvera notamment Albertine distingué au Brussels short film festival, Raconte-moi des Salades d’Olias Barco, vu en sélection officielle au dernier festival de Berlin ou Les Corps étrangers, présenté en compétition internationale au 67e Festival de Cannes.
La classe, non?
Voici la sélection complète :