Fabrizio Rongione, c’est un parcours atypique qui se déploie du coeur du cinéma belge (et dans l’univers des frères Dardenne) au cinéma transalpin, en passant par la scène, et la crème des séries françaises. Après le conservatoire, Rosetta est son premier film. Le comédien sait ce qu’il veut faire: jouer, jouer, et encore jouer. Et peut-être même écrire. Dès 2002, il livre une autre facette de son talent avec le spectacle A Genoux, seul-en-scène imaginé avec son ami Samuel Tilman, l’histoire d’un jeune italo-bruxellois à tendance hypocondriaque. Il remet ça en 2009 avec On vit peu mais on meurt longtemps, où il épingle avec jubilation les paradoxes quotidiens de la globalisation. On lui découvre un humour militant, qu’il déclinera avec justesse sur la scène du Square, et qu’il cultive encore aujourd’hui dans ses « Cafés serrés » sur la RTBF.
Entre temps, sa filmographie s’est largement étoffée, du grand au petit écran. Il participe notamment aux prestigieuses séries françaises Mafiosa et Un village français, et poursuit son chemin parsemé de films d’auteurs européens: Ca rend heureux de Joachim Lafosse, Diaz: un crime d’état de Danièle Vicari, La Religieusede Guillaume Nicloux, I Figli della Notte de Andrea de Sica, Le Coeur Régulier de Vanja d’Alcantara. Il sera très prochainement à l’affiche du film de Samuel Tilman, Une part d’ombre. Et dans Il Primo Re de Matteo Rovere (dont le tournage vient de se terminer). Sa carrière est aussi marquée par un sens certain de la fidélité, de son histoire avec les frères Dardenne, ses pères de cinéma (on l’a vu dans Rosetta, L’Enfant, Le Silence de Lorna, Le Gamin au vélo, Deux Jours une nuit, qui lui valut d’ailleurs un Magritte du Meilleur Comédien, La Fille Inconnue), ou encore avec le réalisateur français Eugène Green (La Sapienza, Le Fils de Joseph).