Hier soir avait lieu la 44e Cérémonie des César, réunissant le gratin du cinéma français, et quelques brillants talents belges. Le palmarès se pare d’ailleurs de reflets noir, jaune, rouge, puisque le César de la Meilleure photographie est revenu au chef opérateur belge Benoît Debie pour Les Frères Sisters, que le César du Meilleur documentaire a été attribué à Ni juge ni soumise d’Yves Hinant et Jean Libon, et celui du Meilleur court métrage aux Petites Mains de Rémi Allier.
Première nomination aux César, et premier prix pour le chef opérateur belge Benoit Debie, dont on a découvert le travail au début des années 2000 notamment sur les films de Fabrice du Welz, avec lequel il débute sur le court métrage Quand on est amoureux c’est merveilleux (il signe également la lumière de Calvaire et Vinyan). Chef op attitré de Gaspard Noé, Les Frères Sisters marque sa première collaboration avec Jacques Audiard, qui lui vaut donc cette prestigieuse récompense, après le Prix Lumières déjà reçu début 2019.
#BenoitDebie #César2019 de la Meilleure Photo pour LES FRÈRES SISTERS
#BenoitDebie #César2019 de la Meilleure Photo pour LES FRÈRES SISTERS
Publiée par Académie des César sur Vendredi 22 février 2019
Il y a trois semaines, Ni juge ni soumise recevait déjà le Magritte du Meilleur documentaire. Outre le succès critique et médiatique du film, cette transposition sur grand écran par deux de ses réalisateurs attitrés de l’univers de Strip-Tease a su conquérir le public, et on peut deviner que l’on compte nombre de nostalgiques de l’émission qui révolutionna la télé francophone il y a plus de 20 ans parmi les plus de 230.000 spectateurs qui se sont pressés pour découvrir le film en France, et plus de 75.000 en Belgique. C’est la première fois qu’un documentaire belge (produit ici par Artemis Production) remporte le César du Meilleur documentaire. Notons que la juge Anne Gruwez, héroïne du film, était présente et a pu monter sur scène pour recevoir le Prix aux côtés des réalisateurs et du producteur français du film. Elle a tenu à remercier les protagonistes du film, qui défilent dans son bureau de juge: « Ce sont des gens qui ont un avenir si nous le voulons. »
NI JUGE, NI SOUMISE réalisé par #JeanLibon, #YvesHinant, produit par #BertrandFaivre, #César2019 du Meilleur Film Documentaire
Publiée par Académie des César sur Vendredi 22 février 2019
Enfin, deux courts métrages belges (Kapitalistis de Pablo Munoz Gomez et Les Petites Mains de Rémi Allier) étaient en lice pour le César du Meilleur court métrage, une première là aussi. C’est c’est le second, drame social porté par la carrure puissante qui s’effondre de Jan Hammenecker, et l’innocence du très jeune Emile Moulron Lejeune, qui remporte le prix tant convoité. « Quand une colère s’exprime, il est important de chercher les sources de la violence, plutôt que de lutter contre la violence par la violence, c’est ce que j’ai voulu faire avec ce film ». Il succède ainsi au (bref) palmarès des courts métrages belges ayant remporté le César au Cri du Homard de Nicolas Guiot, primé en 2013. Les Petites Mains est produit en Belgique par Wrong Men.
LES PETITES MAINS réalisé par #RemiAllier, produit par #PaulineSeigland, #César2019 du Meilleur Film de Court Métrage
Publiée par Académie des César sur Vendredi 22 février 2019
Rappelons enfin, même s’ils n’ont pas remporté la médaille, que de nombreux talents belges étaient en lice hier soir, confirmant la vitalité internationale des talents et des films belges, puisque Girl et Nos batailles concourraient pour le Meilleur film étranger, le deuxième valant également une nomination dans la catégorie Meilleur acteur pour Romain Duris, tandis que dans la catégorie Meilleure actrice, deux comédiennes belges étaient sur les rangs, Virginie Efira pour Un amour impossible, et Cécile de France pour Mademoiselle de Joncquières.
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