Quand un cri s’arrête, avant que le silence s’installe, subsiste l’écho.
Il en va de même pour une fête comme le FIFF qui a vécu cette année une édition parmi les plus estivales, et conviviales de son histoire. Atouts: une formule totalement rodée, huilée, efficace, des invités qui viennent là sans se prendre la tête et discutent avec tout le monde, des conditions de projection confortables, un joyeux équilibre entre protocole et décontraction, etc.
Pendant huit jours, nous avons suivi pas à pas tous les événements liés de près le cinéma belge. Vous ne vous y êtes pas trompés et avez réservé à cette couverture touffue (une vingtaine d’articles, des photos et infos en direct sur Twitter…) un formidable accueil. Le site et la page FB de Cinevox ont connu tout ce week-end encore une étonnante fréquentation, preuve que la manifestation vous intéresse. Sans doute parce qu’il caractérise parfaitement notre cinéma, entre strass et sourire, talent et proximité.
En fouillant les coulisses virtuelles du Festival, nous avons déniché une série de clichés inédits fort sympathiques. L’occasion de souligner que cette année le FIFF a atteint une vraie maturité sur le web: le site très pratique fournit l’info d’heure en heure, les photos de qualité y sont rapidement uploadées, la page Facebook et surtout le fil Twitter sont constamment alimentés. Tout ça avec enthousiasme et un réel professionnalisme. Autant dire qu’on ne voit à cette heure aucun autre festival de cinéma francophone capable de rivaliser avec le FIFF sur le terrain des déclinaisons web.
[Photos FIFF 2013]
Olivier Gourmet, présent pour La Tendresse de Marion Hänsel, mais aussi pour Violette a également tenu son rang de président d’honneur de la manifestation. Pour la dernière fois?
L’acteur le plus en vue du festival de Namur était sans doute Wim Willaert, présent dans deux longs (Henri et Offline), mais aussi dans quatre courts, dont deux francophones (Zinneke et le trois fois primé Welkom). Son humour rock’n’roll et sa simplicité ont séduit Nicole Gillet, Déléguée Générale du Festival.
Une des très belles gueules de la nouvelle vague du cinéma belge, Tom Coumans est à la fois comédien et danseur. On peut notamment admirer ses prouesses physiques dans Puppy Love de Delphine Lehericey. On l’a aussi vu dans deux courts métrages.
Parlant de relève du cinéma belge, Tokyo Anyway se pose un peu là. Camille Meynard (deuxième en partant de la droite), signe son premier long sur un canevas en partie improvisé et nous offre cinq visages à retenir : Sophie Maillard, AntojO, Benjamin Ramon, Emilie Marechal et Violette Pallaro. A gauche le producteur de cette joyeuse équipe qui a marqué la fin du festival avec un OVNI étonnant.
Marion Hänsel, telle qu’en elle-même, douce et disponible, passionnée aussi, a rencontré le public après lui avoir présenté La Tendresse.
Dans le clan belge, quelques réalisateurs proposaient un premier long métrage: ce fut le cas de Delphine Lehericey avec Puppy Love. Une très belle rencontre.
Salomé Richard, Zeno Graton et Matthieu Donck ont marqué la journée « courts métrages belges francophones ». La première remporte le prix du jury avec Septembre, le second remporte le Bayard d’or du meilleur court international, le prix de la meilleure photo (Juliette Van Dormael) et celui de la meilleure interprétation (Judith Williquet) avec l’esthétique Mouettes. Matthieu Donck (Torpedo), lui, n’a rien gagné, mais son hilarante Partouze a marqué les esprits. Vivement son prochain long !
La révélation Cinevox du festival est forcément Vivian Goffette, qui décroche le prix du meilleur film belge de la compétition avec Yam Dam.Un réalisateur qui ne rate pas ses débuts dans le long et s’avère aussi un homme intelligent, agréable et sympathique dans la vie. Il était ici accompagné d’un de ses acteurs Vincent Grass (vu aussi très récemment dans Marina). Et ci-dessous de Fabio Zenoni, son comédien principal.
L’après-midi Osez le cinéma belge, organisé par la Fédération Wallonie-Bruxelles, fut l’occasion de découvrir les premières images de quelques longs métrages actuellement en postproduction comme Mirage d’amour avec fanfare d’Hubert Toint tourné au Chili avec notamment Marie Gillain. Très dépaysant.
Autre film qu’on attend désormais avec impatience, Rosenn d’Yvan Lemoine avec la jeune Belge Hande Kodja, Béatrice Dalle et Ruppert Everett. Les premières images proposées à Namur sont éblouissantes. On se croirait dans un film de Jane Campion.
L’autre grande révélation belge du festival a été Ambre Grouwels. l’actrice tonique de Baby Balloon démarre sa carrière sur grand écran de façon tonitruante. Elle doit aussi cette joyeuse entrée à son réalisateur Stefan Liberski qui nous offre là un vrai film rock un peu déjanté comme on en voit peu chez nous.
Cerise sur le gâteau, Stefan Liberski donne enfin à Isabelle de Hertogh un vrai rôle dans le cinéma francophone, elle qui, jusqu’à présent a surtout cassé la baraque en Flandre avec Hasta La Vista.
Le FIFF est depuis quelques années l’occasion de découvrir à Namur des films flamands marquants. Cette année, on a même eu droit à une vraie avant-première avec Het Vonnis/Le Verdict, présenté au public par son producteur, l’avisé Peter Bouckaert.
Le FIFF, c’est enfin l’opportunité de croiser des réalisateurs discrets pour cause de préparation d’un nouveau long métrage. C’est le cas de François Pirot actuellement en train d’écrire son deuxième long métrage, mais qui est venu à Namur présenter une dernière fois Mobile Home à un public adolescent totalement sous le charme.
Et donc?
Vivement l’année prochaine…