Le théâtre National présentait ainsi le spectacle de Jaco Van Dormael et de la chorégraphe Michèle Anne De Mey :
Kiss & Cry est un spectacle tout simplement magique. La création collective organisée par le cinéaste Jaco Van Dormael et la chorégraphe Michèle Anne De Mey est une petite merveille d’inventivité, d’originalité et d’émotion qui croise les codes de l’écriture cinématographique, de la danse et de la dramaturgie théâtrale. Sur scène nous attend un petit plateau de cinéma, véritable fourbi d’accessoires étranges, de décors miniatures et de caméras mouvantes.
Devant nous, ils sont une dizaine à créer en direct un film dont les personnages centraux sont les mains et doigts des danseurs. Mouvant dans des décors bricolés comme le seraient des jeux d’enfants, avec figurines de plastique, maisons de poupées et trains électriques, ces improbables personnages prennent vie en un instant et nous entraînent dans l’histoire, narrée sur scène, des amours perdus de Gisèle.
Le texte de Thomas Gunzig ouvre quantité de tiroirs, pour parler avec une doucereuse poésie de la finitude des amours, des souvenirs, de la mémoire et de ses trous: de la vie, tout simplement. Médusé, on l’est autant par la narration que par son « making of » auquel nous assistons en direct: un jeu de lumière subtil et des colorants dans un aquarium suffisent à illustrer la naissance de la vie, des tremblements de terre naissent dans les bacs à sable, des soucoupes volantes débarquent, un train miniature nous emporte.
Les musiques de Haendel, Ligeti, Gorecki, Vivaldi, Gershwin ou John Cage achèvent de faire opérer la magie. Il faudrait presque oublier tout ce qui précède pour ne retenir que l’essentiel: Kiss & Cry est un spectacle qui ouvre grand les fenêtres de notre imaginaire et parle avec poésie et émotion à chacun d’entre nous.