La gare des Guillemins au cœur de l’affaire Wikileaks

Produit par la société de Steven Spielberg, Le Cinquième Pouvoir a déjà fait couler beaucoup d’encre. Notamment en Belgique où quelques jours de tournage ont mobilisé des centaines de figurants. Ce qui aurait pu n’être qu’une anecdote est devenu un véritable fait marquant puisque la gare des Guillemins, un des endroits choisis chez nous pour une scène du film, est présente sur l’affiche utilisée à travers le monde par la plupart des distributeurs (pas l’affiche francophone, un comble !). Le coup de pub est génial ! Présenté au Festival de Gand en octobre, le thriller politique est sorti ce mercredi en Belgique.

 

 

Pour ceux qui n’ont pas vraiment suivi, rappelons que Le Cinquième Pouvoir est un thriller qui aborde le phénomène Wikileaks en se focalisant sur deux personnages-clés de la saga: Julien Assange, un des hommes les plus haïs par de nombreux gouvernements, cloîtré depuis un an et demi dans l’ambassade d’Équateur à Londres.  Il est campé à l’écran par l’extraordinaire Benedict Cumberlach, l’interprète principal de la série Sherlock Holmes dont tous les initiés attendent avec impatience la 3e saison (elle arrive).

 

 

Le deuxième personnage central de The Fifth Estate est Daniel Domscheit-Berg, supporter du projet depuis ses origines et individu trouble lui aussi. Il est joué par Daniel Brühl, aperçu dans Inglorious basterds ou Goodbye Lenin.

Le film a été réalisé par Bill Condon, responsable des deux derniers tomes cinématographiques de la saga Twilight et avant cela de Dreamgirls ou Dr Kingsey.

 

Sujet de multiples débats depuis sa sortie Le Cinquième Pouvoir intrigue, enthousiasme, énerve ou horripile. Quelle version de l’histoire raconte-t-on ici? L’histoire officielle revue et corrigée par les services secrets américains, non? Un appendice au film ajoute d’ailleurs au trouble ambiant (on n’en dira pas plus). N’empêche que la saga Wikileaks ne peut que fasciner ceux qui s’intéressent de près à la marche du monde.

 

 

 

Tourner quelques scènes d’un film de cette ampleur en Belgique est une chose. Organiser ces journées en est une autre.

 

En janvier 2013, CLAP, bureau d’accueil des tournages pour les provinces de Namur, Liège et Luxembourg, a été sollicité par la production belge du  Cinquième Pouvoir pour une demande de tournage à la gare des Guillemins. Grâce aux contacts noués depuis plusieurs années entre le bureau d’accueil et la SNCB-Holding, une réunion a été mise sur pied : les modalités et la date du dimanche 24 février ont été rapidement fixées.

Il est important de signaler ici que, chose assez rare pour un film de ce calibre, le scénario comporte effectivement une scène se passant à Liège… La gare n’est donc pas seulement un décor, c’est surtout le lieu véritable d’une rencontre cruciale dans l’histoire de Wikileaks ! Le tournage s’est déroulé sur la passerelle « Bruxelles », sur le kiss and ride, sur l’esplanade devant la gare et sur un quai (arrivée d’un train). Que la gare se retrouve en évidence sur l’affiche est une excellente surprise qui clôture en beauté cette étonnante aventure qui a enthousiasmé tous les participants.

 

La SNCB-Holding, comme elle l’a fait déjà pour de nombreux films, a offert un soutien logistique principalement grâce à son personnel (organisation générale et encadrement technique sur place) et afin d’assurer la sécurité du tournage (Securail). Elle a aussi fourni l’alimentation électrique, les parkings pour certains véhicules ainsi que des locaux pour l’accueil des figurants.

 

CLAP a également déniché pour la production un camp de base (Val Benoit) pour les camions de matériel arrivant la nuit précédant le tournage. Il a fait les démarches indispensables pour obtenir les autorisations que nécessite un tel déploiement de force – 80 personnes et 16 semi-remorques. Enfin, les fichiers CLAP ont servi de base de recrutement pour les figurants, bien aidé il est vrai par Cinevox puisque des centaines de lecteurs (vous, vous, vous et vous aussi d’ailleurs) se sont rués sur l’annonce publiée sur notre site et ont souhaité participer au tournage.

 

Et puis, il y a les imprévus : la nuit précédant le tournage, une tempête blanche s’abat sur Liège : les pompiers de la ville sont donc sollicités pour évaluer la possibilité d’évacuer la neige qui recouvre le toit de la gare et qui empêche la lumière naturelle d’éclairer la scène. Finalement, c’est l’équipe du film qui réussit à accélérer la fonte… en orientant ses puissants projecteurs sur la partie à déneiger.

La débrouille, même dans les superproductions, c’est la clef du succès !

 

 

 

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