Avec Le otto montagne, adaptation du roman de Paolo Cognetti, Felix Van Groeningen et Charlotte Vandermeersch livrent un récit épique sur une histoire d’amitié masculine aussi inspirante qu’émouvante.
L’amitié avait décidément les honneurs en mai dernier dans les films belges présentés au Festival de Cannes. Après Tori et Lokita, qui retraçait le chemin d’exil et le parcours d’amitié d’une jeune garçon et d’une adolescente exilés en Belgique, et Close, déchirante histoire d’amitié entre Leo et Rémi, aux portes de l’adolescence, Le otto montagne élargit le spectre temporel pour raconter l’amitié d’une vie, celle qui unit Pietro et Bruno.
L’été de ses 11 ans, alors qu’il passe ses vacances dans un petit village du val d’Aoste, Pietro rencontre Bruno, un garçon de son âge. Contre toute attente, cette parenthèse estivale se transforme en l’histoire d’une vie, celle d’une amitié qui s’écrit en pointillé, au rythme des retours à Grana de Pietro, le citadin aimanté par la montagne.
Passée l’enfance, et les interrogations sur l’avenir de Bruno – rester à la montagne, partir étudier en ville? -, le chemin des deux hommes aurait pu ne jamais se recroiser. Mais Pietro est comme aimanté par la montagne. Malgré les changements qui ponctuent sa vie, malgré les hésitations, les tergiversations, les histoires d’amour écourtées, les vocations suscitées, toujours il revient au pied de son sommet, irrésistiblement attiré par l’ivresse des sommets. Il s’y trouve un projet – retaper la maison d’alpage que son père lui a léguée -, et y retrouve un frère Bruno, qui écrit au fil des saisons l’histoire de sa vie de montagnard, avec ses hauts et des bas. Si les rêves, les espoirs, les amours ou les projets passent, l’amitié reste.
Avec cette adaptation, Felix Van Groeningen et Charlotte Vandermeersch ont su traduire en images le souffle épique du récit de l’auteur italien, offrant un cadre spectaculaire à cette histoire d’amour inconditionnel entre deux hommes, pour lesquels l’amitié est un territoire où plongent leurs racines, offrant au passage une réflexion inspirante sur le retour à la terre aux citadin·es en manque d’horizon.