Louis Héliot est conseiller cinéma et coordinateur des programmes au Centre Wallonie-Bruxelles à Paris.
En France, on voit partout cet infatigable marathonien du 7e art dès qu’on évoque le cinéma belge. À Cannes, bien sûr, mais aussi à chaque manifestation qui propose un focus sur le cinéma d’ici.
Alors que vient à peine de se refermer le chapitre 2013 du « Court qui en dit Long », il a plongé à pieds joints dans le Festival Paris Cinéma largement consacré au cinéma noir jaune rouge.
Vous l’avez compris: le Centre Wallonie-Bruxelles à Paris n’est pas pour rien dans l’orientation belge qu’a prise cette année la manifestation parisienne.
Informations, interview et photos par Maryline Laurin
» PARIS Cinéma nous a proposé l’an dernier, lors de l’avant-première d’ « A perdre la raison » de Joachim Lafosse un Focus sur la Belgique. J’ai trouvé que c’était une opportunité, un endroit où on pouvait montrer du cinéma d’auteur et du cinéma grand public.
Le fait que le festival soit décentralisé, sur 14 salles avec un centre névralgique au Mk2 Bibliothèque pour les avant-premières offre une belle visibilité. Quand on regarde les grandes rétrospectives que l’on a pu avoir dans les grands festivals en France, il ne manquait plus que Paris Cinéma ! Car on les a quasiment tous faits en France comme Angers (en 2000 et en 2011 pour le cinéma d’animation), La Rochelle en 2008 ou Travelling à Rennes l’an dernier. »
Louis Héliot (CWB), Eric Franssen (manager de Wallonie-Bruxelles Images) et Harry Cleven
En tout état de cause, Paris est bien l’endroit idéal pour s’afficher avec panache
» Depuis septembre 2012, on a travaillé avec Aude Hesbert, afin de proposer un programme exhaustif et original, qui n’avait pas été présenté à Paris récemment. Nous avons choisi de ne pas retracer un parcours historique de tout le cinéma belge (francophone et flamand) mais de nous concentrer sur une thématique qui pourrait aussi attirer le grand public parisien : la comédie.
Ce choix permettait aussi de proposer des raretés historiques ou des films très méconnus comme « Le banquet des fraudeurs » de Henri Stork ou « Vivement ce soir » de Patrick Van Antwerpen. Plus une quinzaine de films plus récents. Avec un bel hommage à Natacha Régnier en 21 films, l’intégrale Joachim Lafosse, plus le cinéma d’animation pour le jeune public dans le cadre de Paris Ciné-Mômes : le programme devenait très copieux et complet.
Ne se concentrer que sur la comédie nous aurait obligés de nous priver des films de Raoul Servais ou d’Olivier Smolders… Avec 125 films, c’est d’ailleurs la plus grande rétrospective sur le cinéma belge présentée à Paris depuis plus de vingt ans ! La dernière fois, c’était en 1991 à la Cinémathèque française et au Palais de Tokyo, à l’initiative de Dominique Païni. »
Louis Héliot, avec les frères Renier, Jérémie et Yannick, durant le photo-call de Nue Propriété
Le focus belge ne se concentre pas sur le centre Wallonie-Bruxelles. Il est au contraire éclaté dans de multiples endroits à la rencontre du public.
» On trouvait que c’était bien d’identifier les lieux de projection par thématiques. Comme le Centre Wallonie-Bruxelles à Paris est un lieu bien identifié pour les courts métrages grâce notamment à notre festival Le court en dit long, nous avons choisi de présenter tout le panorama des courts métrages au Centre. Du coup, ça revient à organiser deux festivals en un mois ! Techniquement c’est lourd. Mais les films en valent vraiment la peine. »
Et naturellement, un évènement consacré au cinéma belge ne serait pas complet sans une fête digne de ce nom. Car s’il y a une chose pour laquelle les Belges sont connus à Paris, outre la qualité de leur cinéma, c’est bien leur convivialité.
Louis Héliot avec Anne Lenoir, la directrice du Centre Wallonie-Bruxelles
« Pour remercier à la fois le Festival de nous mettre à l’honneur et les artistes d’être présents, nous avions décidé, avec , et avec notre Délégation à Paris et Wallonie-Bruxelles International, d’offrir une réception. C’est aussi une tradition au Festival Paris Cinéma : la soirée du pays à l’honneur, qui favorise les échanges, est un moment attendu des professionnels parisiens. En choisissant la date du 3 juillet, cela nous permettait aussi d’inviter tous les participants (dont le réalisateur Bavo Defurne et son producteur Yves Verbraeken) à Paris Project, marché de coproduction qui se terminait ce jour-là. Ainsi, Paris ne déroge pas à sa réputation de Ville Lumière où le cinéma du monde entier se retrouve au même endroit ! En revanche, nous ne savions pas que le Roi Albert II allait annoncer son abdication deux heures avant la réception…. »