Stupeur et tremblements, comme dirait Amélie : l’opération Magritte du Premier film est provisoirement suspendue. En cause, la levée de boucliers d’un groupe de réalisateurs confirmés, déçus de ne pas pouvoir se confronter aux goûts du public.
« Il n’y a aucune raison que le public ne puisse voter que pour ces 12 longs métrages », affirme dans un communiqué un collectif de 15 cinéastes expérimentés.
« Chaque film est un nouveau départ, une prise de risque, un premier film », a expliqué ce matin Joachim Lafosse lors d’une conférence de presse qui a sorti du lit toute la profession.
« Tous les réalisateurs sont des grands gamins dans leur tête. À chaque fois, tu recommences à tourner avec les yeux d’un môme innocent », a confirmé Bouli Lanners. « Pour moi, chaque tournage sera une première fois. »
« Chaque œuvre n’est que la version subjective d’un autre qui a déjà existé. Ou pas », conclut Jaco Van Dormael dans le texte commun publié ce matin.
Des positions qui se défendent…
Pour Luc Dardenne, sortir ce communiqué et organiser une conférence de presse aujourd’hui est symbolique: « comme pour la poule (de Pâques) et l’œuf on ne sait jamais quelle idée est là avant l’autre, laquelle est la conséquence d’une autre. Tout est dans tout. Et inversement. Il n’y a eu qu’un premier film dans l’histoire du cinéma. Et encore… »
D’après nos informations, l’Académie Delvaux examine actuellement la possibilité de renommer le prix pour éviter tout conflit.
« Le Magritte du long métrage réalisé par un réalisateur qui n’a pas encore réalisé de long métrage avant » est une option.
Nous vous tiendrons rapidement informés des décisions prises. D’ici là, les votes et les projections sont suspendus.