En trois films, Pauline Burlet s’est installée dans le paysage cinématographique. La gamine de La Môme, mystérieuse ado de Dead Man Talking a séduit tout le monde au Festival de Cannes dans Le Passé, nouveau film d’Asghar Farhadi. Pendant le festival Paris Cinéma, Maryline Laurin a rencontré le réalisateur iranien et a cherché à savoir ce qu’il pensait de sa jeune révélation belge
Pourquoi avoir choisi Pauline Burlet ? Elle n’avait fait que deux films donc j’imagine que vous ne les aviez pas forcément vus ?
J’avais vu « La vie en rose » (La môme d’Olivier Dahan) parce que Marion Cotillard jouait dedans.
Et, j’ai vu cette fille qui jouait… Elle était jeune, elle était très jeune dans ce film. Elle avait un joli regard. J’ai pensé qu’elle regardait vers l’intérieur. Il y avait quelque chose qui la transperçait, en fait. Et donc j’ai demandé à mes assistants d’aller voir un peu ce qu’elle avait fait après. J’ai alors vu qu’elle avait grandi et qu’évidemment elle ressemblait beaucoup plus à ce que moi je cherchais.
Nous avons très bien travaillé ensemble. C’était très créatif !
Elle a une mélancolie baignée de tristesse dans son regard qui ressemble à celle des personnes qui ont connu l’exil…
Moi ce que je cherchais en fait c’était un personnage qui te donne l’impression qu’elle a beaucoup de choses sur son cœur, mais qu’elle les retient et qu’elle ne les raconte jamais. Et c’est ce que j’aimais chez elle. Elle avait une ressemblance de ce point de vue avec le personnage d’Ahmad. Ils ont presque le même caractère.
Est-ce que vous vous êtes inspiré des rapports que vous avez avec votre propre fille ?
Oui et non. Oui parce que j’ai une fille qui a cette âge.
Je sais …
Oui, mais en même temps, ma fille ne lui ressemble pas du tout. Donc c’est presque oui et non.
les deux photos d’Asghar Farhadi par Maryline Laurin
Est-ce que vous aimeriez refaire tourner Pauline Burlet ?
Oui sûrement …
Est-ce que vous allez voir des films dans la cadre du Focus belge à Paris Cinéma ?
Non je connais le travail des frères Dardenne, je les ai rencontrés et j ai vu tous leurs films. Mais pour ce festival je ne pourrai pas m’attarder. (Asghar Farhadi repartait deux jours après en Iran.)