Samedi soir, le FIFF fêtait en grandes pompes sa 28e édition avec la projection d’Henri de Yolande Moreau.
La salle 1 de l’Eldorado namurois était, bien sûr, comble pour accueillir l’équipe du film : la réalisatrice, mais aussi quelques comédiens dont Candy Ming, renversant premier rôle féminin ou Wim Willaert qu’on aperçoit brièvement à l’écran, mais qui a également composé la musique du film, Gwen Berrou, plus les producteurs.
Pour son premier long métrage réalisé en solo, Yolande Moreau réussit l’insensé pari de développer cet univers et ce ton qui n’appartiennent qu’à elle à travers une histoire simple, mais inattendue. Mention spéciale à son sens de l’image forte, véritable moment de poésie brute, et à sa direction d’acteurs sidérante, sobre, juste, touchante qui permet à son oeuvre d’échapper aux clichés pour nous plonger dans une émotion douce-amère entre tristesse et bonheur, entre sourires et délicatesse.
L’exercice est périlleux, mais la réalisatrice l’accomplit avec un brio qui ne donne envie que d’une chose : la revoir écrire et diriger. Sans qu’elle hésite pour autant à se mettre en scène, car si elle n’apparaît ici que dans deux scènes, elle prouve en un épique moment d’arithmétiques surréalistes qu’elle est aussi une de nos comédiennes les plus indispensables.
Une parenthèse de douceur, en apesanteur…